Ce qui nous rassemble, nous ressemble : les Fascias

"You carry Mother Earth within you

She is not outside of you,

Mother Earth is not just your

Environment. In that insight of

Inter-being, it is possible to have

Real communication with the

Earth, which is the highest

Form of Prayer."

- Thich Nhat Hanh

Plus j'apprends sur les pouvoirs propres du corps dans la guérison, plus j'aime penser les Fascias comme notre terre d'accueil intérieur.

Découvert initialement comme de la substance fibreuse, celle-ci configure notre forme posturale et nos tissus de soutien.

Puis, les Fascias c'est nous aussi ! Les études plus récentes nous enseignent sur sa fonction proprioceptive - la sensibilité profonde qu'ils renferment, comme l'une des voies de réconciliation avec Soi, telle une rencontre intime avec le monde du vivant.

Cette toile animée donne alors corps -- plutôt littéralement, à notre espace psychique, notre Self contenant ou encore le "Moi Peau" comme certains psychanalystes l'ont théorisé à une époque ou l'expérience du subtil était encore bien tabou.

En effet, les Fascias structurent et sont structurants, ils tracent notre histoire terrestre dans le temps comme dans l'espace. Souvent appelé notre matrice extra-cellulaire, ils s'ajustent en permanence à nos différents besoins d'activité et de repos.

Face à des évènements de stress, les fibres se rigidifient, deviennent ancrage corporel, puis une fois détendues, elles s'assouplissent, viennent appuyer notre liberté d'être. Il s'agit donc bien de la matière en mouvement, à la fois dynamique et constant, un savoir « déjà là » et omniprésent.

Les Fascias soutiennent ainsi tout processus de guérison depuis l'intérieur : ils innervent nos systèmes immunitaires, endocriniens, nerveux et inter-relient les différentes parties qui nous constituent -- physique, émotionnel et psychique -- dans un ensemble cohérent et déjà entier.

Par contre, suite à des expériences chroniques du stress ou des chocs brutaux (trauma), les fascias sont susceptibles de perdre leur élasticité, et peuvent devenir alors eux-mêmes source de souffrance. Sur le plan physique, cette cristallisation peut mener à des douleurs spécifiques, voire chroniques, d'autant plus que les fascias contiennent plus de nocicepteurs que nos muscles par exemple.

Puis, en santé mentale, nous comprenons mieux l'inter-connectivité fascia-psyché par le biais de l'intéroception : la perception des sensations de l'état interne du corps qui joue un rôle majeur dans notre vécu émotionnel, et dont je vous parlerai davantage dans un prochain article !

Passionnant, n'est-ce pas ?

Dans Le Pouvoir du Repos ®, nous explorerons les Fascias en lien avec les pratiques somato-psychiques et la Théorie Polyvagale. Nous revenons également sur l'apport spécifique des pratiques de non-effort et de présence dans l'accompagnement des expériences liées au stress, au trauma et aux douleurs chroniques.

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© Maria Karimov-Zwienenberg